Voici un extrait d’une conversation autour du soin chamanique avec Laetitia, praticienne en chamanisme et co-fondatrice de Chanâme. 

Bonne lecture 🙂

Alicia : Qu’est-ce que le chamanisme?
Laetitia : C’est la plus ancienne forme de spiritualité connue sur Terre et qui est une façon pour les Hommes d’essayer de comprendre la nature autour d’eux, de s’y connecter et de trouver leur juste place en son sein.

Alicia : Qu’est-ce qu’un soin chamanique?
Laetitia : Dans le chamanisme on part du principe qu’il existe une âme et que cette âme a choisi de venir s’incarner pour vivre l’expérience humaine. Ce qui nourrit l’âme c’est l’Amour, la lumière, la bienveillance… Mais on vit aussi des expériences difficiles qui vont venir blesser cette âme qui va alors manquer de quelque chose. Le soin chamanique permet de voir de quoi l’âme à besoin : il peut lui manquer des choses qu’on va aller lui rendre ou il peut y avoir des choses en trop, ce qu’on appelle des énergies nuisibles, qu’on va venir nettoyer pour libérer l’âme, pour l’alléger. On part du principe que si l’âme va bien, le reste aussi va aller bien, notre corps, notre mental, nos émotions, notre santé globale.

Alicia : Comment se déroule un soin chamanique?
Laetitia : Chaque soin est unique mais dans les grandes lignes, j’accueille d’abord les gens, que ce soit en présentiel ou à distance, ce qui fonctionne très bien aussi. On échange, on apprend un peu à se connaître. Ce qui fait la force d’un soin chamanique c’est de poser une intention : pourquoi on est là, qu’est-ce qu’on a envie de demander? Donc ce temps d’échange est important pour venir déposer tout ce qu’on a besoin de déposer. Ça peut prendre un certain temps, dans lequel le soin a en fait déjà commencé.
Puis la personne s’allonge et je commence à jouer du tambour. Personnellement je n’utilise pas de plantes psychotropes, juste le son du tambour qui me permet de rentrer en état de conscience modifié. Et dans cet état de conscience je vais aller interroger les guides : que ce soit les miens ou ceux de la personne et qui veulent bien se présenter. Il y a parfois des ancêtres qui se présentent et qui ont des choses à dire, des esprits alliés qui sont là et qui me montrent de quoi l’âme de la personne à besoin. Ça peut se présenter sous tout un tas de formes : ça peut être des visions, des métaphores… le voyage chamanique fonctionne un peu comme un rêve, donc il y a beaucoup d’images, que la personne sera libre d’interpréter ensuite. Il y a aussi des soins où on enlève des énergies, on en remet d’autres, on apporte des forces, des dons qui peuvent aider l’âme de la personne. Je ne pourrais pas vous donner une durée, c’est très variable. On le sait, à un moment les guides nous disent que c’est terminé pour aujourd’hui, ça suffit, on s’arrête là.
Et ensuite, il y a un temps qui souvent est très intime, où je rapporte à la personne ce qu’il s’est passé. C’est souvent intéressant parce que la personne à elle-même des fois reçu des images, des guidances.
Après la personne reprend sa vie mais j’ai remarqué que le soin continue dans les heures, les jours qui suivent, avec des rêves, des synchronicités, des libérations, des réconciliations… il peut y avoir des choses comme ça. Parfois on n’a pas conscience qu’il s’est passé quelque chose et la personne m’appelle trois jours après pour me dire : “c’est fou, j’étais très fâchée avec ma mère, on n’arrivait pas à se parler et là elle m’a appelé, on s’est vues hier soir et on est tombées dans les bras l’une de l’autre”. Et même si on ne comprend pas tout à fait ce qu’il s’est passé, ça s’est passé. Et je crois que c’est surtout ça l’important.

Alicia : Quelles sont les raisons principales pour lesquelles les gens viennent demander un soin?
Laetitia : C’est très vaste! Mais souvent ce sont des carrefours de vie et un besoin de guidance, un nettoyage du passé, des mémoires, des souffrances, du sac à dos qu’on se trimballe et qui peut parfois être très lourd. Ça peut être pour des situations professionnelles, émotionnelles, mais pour beaucoup c’est un besoin de soutien et d’écoute.

Alicia : Est-ce qu’on peut faire un soin chamanique simplement par curiosité?
Laetitia : L’important c’est l’intention. Même si quelqu’un vient par curiosité, c’est déjà une première intention. Le praticien en chamanisme est là pour répondre aux besoins de la personne. Donc dans ce cas, répondre à cette curiosité, vivre une expérience ensemble, accompagner les personnes là où elles en sont sur leur chemin. Moi je me pose comme un lien entre ce monde là et celui des esprits et des guides, qui eux savent ce qui est bon pour la personne qui demande un soin. Ce qui se passera pendant un soin chamanique sera juste et en adéquation avec le besoin de la personne, de l’âme de la personne. Et on ira pas forcément beaucoup plus loin que ce dont là personne à besoin, ce qu’elle sera prête à recevoir à ce moment-là.
Parfois aussi des gens viennent avec une intention particulière et les guides me disent non ce n’est pas du tout le sujet, il y aurait d’abord telle ou telle chose à voir avant. Ils proposent toujours un chemin, qui n’est pas forcément celui auquel on s’attend au début. Ça peut arriver de ne pas se poser dans l’intention de ce dont l’âme à réellement besoin. Mais les guides sont là pour rectifier le tir.

Alicia : Est-ce que la personne qui demande un soin peut aussi voyager?
Laetitia : Il y a des gens qui ne voient rien, qui profitent juste d’un moment de détente. Il y a même des gens qui s’endorment. Parfois il y a juste des émotions qui les traversent, sans nécessairement avoir de visions. Parfois il y a des gens qui voient vraiment des choses, ou qui entendent. Ça peut aussi être des souvenirs qui reviennent, des parfums… et parfois rien du tout et c’est ok aussi! Il n’y a pas à avoir d’attentes particulières.

Alicia : Est-ce qu’il peut y avoir un danger à pratiquer un soin chamanique?
Laetitia : Je ne sais pas si on peut vraiment parler de dangers. Un soin chamanique, ça se prépare. Le praticien fait des rituels de protection, un autel nous accompagne, on s’entoure de guides protecteurs. On ne part, par exemple, jamais sans son animal de pouvoir. Le praticien reste lui-même un ancrage. C’est l’avantage de l’état de conscience modifié parce qu’on reste conscient de ce qu’il se passe. Donc s’il y a besoin d’arrêter un soin, c’est complètement possible. Ça m’est arrivé une fois avec une personne qui était secouée de sanglots. Là, l’accompagnement est important, on peut aider la personne à se réancrer.

Alicia : Est-ce que des gens avec certaines pathologies comme la schizophrénie par exemple peuvent courir un risque pendant un soin chamanique?
Laetitia : On est prudent. Moi j’ai la chance de travailler en partenariat avec un médecin et ça peut m’arriver effectivement avant de recevoir une personne d’échanger avec elle. Parfois on sent que ça peut être trop compliqué. Je repense au son du tambour, il y a des gens que ça peut secouer. Dans ce cas là on peut faire le soin à distance. Ça peut parfois être plus prudent de le faire comme ça.

Alicia : Est-ce qu’il y a des choses particulières à faire pour se préparer avant un soin?
Laetitia : Pas forcément. Moi je dis simplement aux gens quand ils prennent rendez-vous, soyez attentifs. La nature nous parle tout autour de nous. Faire attention à ses rêves. Parce qu’il y a des choses qui se préparent dans le subtil.
Il n’y a rien de spécifique à faire, à part peut-être être dans l’ouverture du cœur, dans son intention, se poser peut-être un peu face à soi et se demander pourquoi est-ce qu’on demande un soin? Ce n’est pas anodin de demander un soin chamanique. Et après d’accueillir ce qui vient.

Alicia : Et après un soin?
Laetitia : De suivre les conseils des guides et faire les rituels parce que parfois ils vont nous offrir des rituels, ils vont nous proposer de mettre des choses en place. On a demandé un soin, on a demandé des conseils donc tant qu’à faire autant les mettre en place.

Alicia : Comment peut-on faire pour intégrer le chamanisme dans son quotidien?
Laetitia : Le plus simple est de commencer par remettre un peu de rituels dans sa vie. On s’est complètement coupés du rythme des saisons.
J’ai une amie qui vit à Paris. Elle part le matin de chez elle, il fait nuit. Elle prend les transports en sous-sol et marche dans des tunnels pour arriver dans le magasin où elle travaille toute la journée sous des lumière artificielles. Et idem le soir en rentrant chez elle. Ce type de journée est classique pour beaucoup de personnes. Donc voilà c’est peut-être déjà se reconnecter avec la nature qui nous entoure, avec les cycles de vie, faire attention au lever et au coucher du soleil, aux saisons… Remettre un cycle de vie dans sa vie. 

Merci .